Ma bouteille s’appelle reviens, Collecter et laver les bouteilles et pots en verre en vue de leur réutilisation

Ma bouteille s’appelle Reviens fait partie des 3 structures principales dédiée à la consigne en Auvergne-Rhône-Alpes avec Rebooteille et Alpes consigne.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Locaverre
  • Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
  • Périmètre : Drôme
  • Localisation : ZA des gouvernaux, 11 rue Gauthier Lucet 2, 26120 Chabeuil
  • Date de début : novembre 2017

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Approvisionnement durable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Eco-conception
Description

Ma bouteille s’appelle reviens est un projet porté par l’association Locaverre. C'est un service de collecte et de lavage de bouteilles en verre étant utilisées par des producteurs de jus de fruits, de bières et de vin du territoire. Le consommateur rapporte la bouteille au point de vente après usage. La bouteille collectée est alors lavée puis revendue au producteur pour réutilisation.

Ma bouteille s’appelle Reviens est un projet, porté par l’entreprise coopérative Locaverre, dédié à la consigne de bouteille en Drôme et Ardèche. A l’origine, les brasseurs qui produisaient et transformaient en local ont voulu aller plus loin en mettant en place la consigne des bouteilles.

En premier lieu, l’équipe étudie le modèle allemand et belge. Ils vont ainsi réaliser une première étude de faisabilité d’une filière locale de la consigne afin d’évaluer si le coût d’une bouteille lavée et consignée est égal ou inférieur au coût d’une bouteille neuve. Une fois valide, l’entreprise coopérative Locaverre a alors été créé en 2017 avec des producteurs et distributeurs. Une unité de lavage a ensuite été installée en 2019 à Chabeuil. Un centre de lavage industriel et mutualisé a été ouvert en collaboration entre MBSR, Rebooteille et Alpes consigne en 2022.

Aujourd’hui, le métier de Ma bouteille s’appelle reviens est d’accompagner la filière du réemploi localement en particulier la petite distribution. La grande et moyenne distribution n’a pas pu être pénétré mais ce qui n’est pas une problématique à l’époque car ces magasins en possédaient que peu de produits locaux.

MBSR leur accorde à leur bouteille un certificat de réemploi qui prend la forme d’une étiquette collée par les magasins revendeurs sur les bouteilles. Leurs produits sont alors mis en valeur par rapport aux bouteilles non-étiquetées. Les distributeurs sont ensuite affiliés à des points de collecte (magasin revendeurs en général) où MBSR va venir récupérer les bouteilles sales et les acheminer au centre de lavage.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Ma bouteille s’appelle Reviens a pu se déployer auprès de 80 producteurs avec des formes de bouteilles très diverses. Le nouveau centre de lavage mutualisé permet d’aller plus loin et d’adresser les industriels. C’est aussi 60 points de collecte, des outils d’accompagnement et de communication afin de poursuivre la transformation de la filière.

Plus-value économique

Le système de consigne de verres permet la promotion de la consommation locale, la création d’emplois et constitue un secteur propice à l’embauche de personnes en parcours d’insertion (2 au démarrage). Locaverre a obtenu l’agrément entreprise d’insertion.

Plus-value pour les collectivités

Développement économique et social du territoire, réduction des déchets et de l’impact environnemental du verre, réduction des coûts de traitement du verre (35€/T pour le recyclage du verre et 106€/T pour l’enfouissement), sensibilisation à la réduction des déchets et image positive (conçue comme un geste de bon sens par les citoyens).

Les objectifs de cette initiative sont de :

  • Réduire les dépenses énergétiques liées au traitement du verre
  • Promouvoir l’agriculture locale et la consommation en circuit court
  • Sensibiliser les citoyens à la réduction des déchets
  • Créer 7 à 10 emplois locaux dont 5 à 7 en entreprise d’insertion

Chiffres-clefs :

 

  • 3500 bouteilles lavées par jour
  • + de 60 points de collecte
  • 80 producteurs engagés

La fabrication d’une tonne de verre nécessite :

  • 700 kg de sable de bonne qualité,
  • 280 kg de calcaire,
  • 230 kg de carbonate de soude,
  • 30 kg d’additifs divers
  • et une température de fusion de 1 500 °C.

Selon une étude réalisée en 2008 par le cabinet Bio Intelligence Service, le verre est le dernier de la classe en matière d’impact environnemental en comparaison avec d’autres types d’emballages. Il représente la part la plus importante du tonnage des emballages ménagers avec 49.6 % du poids total soit plus de 2.3 millions de tonnes.

En comparaison à une gestion classique (avec recyclage) des bouteilles, voici l’économie réalisée :

  • 75 % d’énergie (étude « Analyses des cycles de Vie » commanditée par l’ADEME)
  • 33 % d'eau
  • 79 % d'émission de gaz à effet de serre

(chiffres issus de l'étude cabinet Deroche 2009, étude ADEME 2012.)

Historique et perspectives de l’initiative

Date-clefs

2017 : Création de l’entreprise coopérative Locaverre et du projet Ma bouteille s’apeplle Reviens

Juillet 2019 :Mise en place de la première unité de lavage à Chabeuil

Octobre 2022 : Ouverture du centre de lavage mutualisé avec Rebooteille et Alpes Consigne

Février 2023 : Lancement de France consigne

 

Perspectives

Afin d’avoir une activité à l’équilibre, il est nécessaire d’avoir un grand volume de bouteille consigné. Ainsi travailler avec des industriels permettrait d’atteindre ces volumes et d’industrialiser l’unité de lavage. L’objectif d’aujourd’hui est donc de travailler avec des grandes et moyennes surfaces. Cependant, le taux de retour actuel des bouteilles est très faible par rapport à ce qui est mis sur le marché. Cependant, certains magasins ont un taux de retour de 80%.

Aujourd’hui l’unité de lavage permet d’avoir 3500 bouteilles lavées par heure en 2023 et peut monter jusqu’à 8 millions de bouteilles lavées par an.  L’enjeux est de garder la même qualité pour chaque niveau de production.

Passer à un niveau industriel, c’est aussi changer les procédés actuels. En effet, la palettisation des bouteilles se fait encore à la maison aujourd’hui car les volumes sont gérables. Cependant, les industriels ont des processus normalisés auxquels MBSR doit s’adapter et passer à une palettisation automatique.

En parallèle de l’industrialisation, de la R&D est faite pour déployer des filières sur les huiles, les cosmétiques et les conserves en pots.

Facteurs d'accélération et freins

Freins

Changement de comportement

Lors de la mise en place du projet, l’équipe s’est beaucoup interrogé sur l’approbation du consommateur pour ce nouveau système et s’il allait réellement ramener les bouteilles utilisées au magasin. Aujourd’hui, le taux de retour est d’ailleurs seulement de 20%.

La mise en place d’un nouvel usage auprès des consommateurs, non seulement du fait des problématiques techniques à lever mais aussi en terme d’habitude et de psychologie.

Faire la preuve de l’hygiène

La structure a dû faire la démonstration de la sécurité et de l’hygiène du processus. En effet, la consigne a souffert d’un travail de mésinformation de la part d’organisation utilisant des contenants à usage unique.

Réglementation

Le contexte réglementaire n’est globalement pas favorable pour la consigne. Des exigences de pourcentage d’emballages consignés ont été mis en place mais l’absence de contrainte et de contrôle réduit l’impact de cette réglementation. Cependant, la Loi AGEC pousse dans le sens de la mise en place de la consigne pour le réemploi et le recyclage :

« La France s’est fixée pour objectif de réduire de 50 % le nombre de bouteilles en plastique à usage unique d’ici à 2030. De plus, la loi anti-gaspillage prévoit qu'une décision sur le déploiement ou non de la consigne des emballages en plastique pour boisson soit prise à la fin du premier semestre. Dans ce cadre, l’ADEME présente chaque année une évaluation des performances de collecte atteintes au cours de l’année précédente et réalise plusieurs études pour éclairer la prise de décision. En parallèle, une concertation avec l’ensemble des parties prenantes a été lancée le 30 janvier 2022 et durera jusqu’au mois de juin afin de définir les conditions d’une éventuelle mise en place d’une consigne, en recueillant les avis des différentes parties prenantes. »[1]

Facteurs d’accélération

Aujourd’hui, la faisabilité économique se confirme aussi car les prix des bouteilles ont vraiment augmenté et on observe une pénurie du verre neuf.

 

[1] https://www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-gaspillage-economie-circulaire

Domaines d’activités

  • Alimentation
  • Artisanat
  • Recyclage
  • Commerce

Ressources

  • Eau
  • Alimentaire
  • Verre
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Archer

  • Région Auvergne-Rhône-Alpes

  • Direccte UT 26

  • Département de la Drôme

  • ADEME

  • Fondation de France

  • Initiactiv

  • Caisse d'Epargne

  • DEETS
  • agrément entreprise d’insertion


  • Parenthèse
  • accompagnement socio-pro des personnes en insertion


  • France Consigne

  • Réseau Vrac et Réemploi

Moyens techniques et méthodologies

Un centre de lavage mutualisé à Chabeuil

Moyens humains

Au démarrage du projet, 2 personnes salariées de Locaverre gèrent l'activité : une cheffe de projet et un responsable technique et logistique

4 gestionnaires associés

Financeurs

  • ADEME, Région Auvergne Rhône-Alpes, Département de la Drôme, TIGA (Territoire Innovation Grande Ambition, prêt bancaire

Financement

Aujourd’hui, Le modèle économique de MBSR est basé sur la vente de bouteilles lavées aux producteurs de bières. La structure fonctionne aussi avec une petite partie de subventions qui vont se tarir. D’autres financements sont envisageables comme ceux issu
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Auteur de la page

Rédaction ECLAIRA