L’économie circulaire en Auvergne-Rhône-Alpes

L’économie circulaire, qu’est-ce que c’est ?

L’enjeu de la maîtrise des ressources et de la biodiversité devient majeur. Les activités de production et de consommation et plus généralement, les modes de vie font pression sur le patrimoine naturel et l’environnement.

Le ministère de la transition écologique a produit, en 2020, un bilan environnemental de la France, avec un volet sur la production de déchets et le recyclage. Selon celui-ci, la France a produit 342,4 millions de tonnes (Mt) de déchets en 2018 contre 355,1 Mt en 2010. La France est ainsi le 2ème pays le plus producteur de déchets en Europe. Comme le décrit ce bilan, de nombreuses mesures ont été mises en place pour réduire ce chiffre, toutes basées sur l’économie circulaire.

Comprendre l’économie circulaire

L’économie circulaire vise à dépasser le modèle économique linéaire qui consiste à extraire, fabriquer, consommer et jeter. En effet, notre système de production actuelle est basé sur l’extraction de ressources issues du sous-sol (pétrole et minéraux) qui ne sont pas renouvelables. D’autre part, les matières utilisées sont mélangées ou collées dans nos produits. Ainsi, une fois un objet cassé, il est difficile de le réparer, le réutiliser ou le réparer. Les produits sont donc prévus pour être consommer de façon unique. En fin de vie, ils sont principalement mis en décharge ou à l’incinération. L’économie circulaire propose un modèle alternatif permettant de conserver les produits le plus longtemps possible et ainsi réduire l’extraction de matière vierge.


D’après la définition de l’ADEME[1], l’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus.


L’ADEME définit 7 piliers de l’économie circulaire afin de classer les solutions apportées par l’économie circulaire :

Les 7 piliers de l’économie circulaire définis par l’ADEME

1.    L’approvisionnement durable (extraction/exploitation et achats durables) consiste à se fournir en matière vierge de manière éthique, en limitant les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement tant pour les matières minérales (mines et carrières) ou dans l’exploitation agricole et forestière.
Concernant le concept d’achats durables, il englobe les notions d’achats éthiques, solidaires, équitables, éco-responsables et s’inscrit dans les stratégies de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), liées aux principes plus globaux du développement durable.

2.    L’écoconception vise, dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux.

3.    L’économie de la fonctionnalité privilégie l’usage à la possession et tend à vendre des services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes. Le CIRIDD a développé le programme d’accompagnement REgionaL d’Innovation des entreprises par l’Economie de la Fonctionnalité et de la coopération (RELIEF) et le CLub de l’Economie de la Fonctionnalité et de la coopération (Club CLEF) pour les entreprises.

4.    L’écologie industrielle et territoriale, constitue un mode d’organisation interentreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins. Elle vise à optimiser les ressources sur un territoire qu'il s'agisse de déchets, d'énergies, d'eau, de matières ou d'équipements via une approche systémique qui s'inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels.

5.    La consommation responsable doit conduire l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou public) ou citoyen consommateur, à effectuer son choix en prenant en compte les impacts environnementaux et sociaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou services).

6.    L'allongement de la durée d’usage par le consommateur conduit au recours à la réparation, au don ou à l’achat d’occasion dans le cadre du réemploi ou de la réutilisation.

7.    Le recyclage est un procédé de traitement des déchets de produits arrivés en fin de vie, qui permet de réintroduire certains de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Les matériaux recyclables comprennent certains métaux, plastiques et cartons, le verre, les gravats, etc.

Repenser, réduire et refuser

Le premier pas vers la réduction de l’utilisation des ressources est de repenser nos besoins. Ainsi, nous pouvons refuser certains produits (ex : sacs plastique) et réduire notre consommation. De nouveaux modèles économiques sont alors nécessaires afin de ne plus être basés sur une production et une extraction toujours plus importante. L’économie de la fonctionnalité et de la coopération est alors un support à cette évolution en permettant de consommer au plus près du besoin. Le nouvel objectif est de faire autant avec moins.


Dès lors, l’économie circulaire optimise le rendement des ressources. Elle minimise les risques systémiques par la gestion des stocks et des flux de ressources.

Elle utilise plusieurs stratégies, appelées boucle d’économie circulaire ou par un verbe commençant par « R », pour prolonger l’utilisation des produits et réduire ainsi l’extraction de matière ainsi que l’utilisation d’énergie.

Selon la fondation Ellen Mac Arthur, ces boucles sont réparties entre le cycle technique, sur les produits basés sur les ressources fossiles, et le cycle biologique, basé sur le végétal.

 

 

 

 

Schéma de l’économie circulaire par la Fondation Ellen Mac Arthur

Le cycle technique  - illustrations

1.    Réparer

L’Atelier Soudé : la réparation d’électronique et d’électroménager participative

2.    Réutiliser, redistribuer et mutualiser

Epalia, Maximiser le réemploi de toutes les palettes et faire des palettes bois un service conforme aux principes de l’économie circulaire

Cagibig, mutualisation de matériels pour tous les organisateurs d’évènements

3.    Remanufacturer

MS, Proposer une alternative à l’extraction du sable et préserver l’eau à l’échelle industrielle avec des solutions remanufacturées

4.    Recycler

UGI’RING, Permettre le recyclage de 45 000 tonnes de métaux complexes pour un approvisionnement local en ferro-alliage

MTB Group, fournisseur de solutions de recyclages pour les déchets industriels complexes

Cycle biologique - illustrations

Tout un pan de l’économie circulaire est dédié à passer des matières minérales (pétrole) aux matières végétales qui sont renouvelables. Ces boucles biologiques, aussi appelées bioraffinerie, consiste en trois étapes : l’extraction de matière chimique, la méthanisation et le compostage.

Cette partie de l’économie circulaire consiste à voir nos productions végétales comme des matières à séparer. Par exemple, un fruit peut être utilisé pour produire du jus pour l’alimentation humaine, la pulpe pour l’alimentation animale, des molécules peuvent être extraites de la peau pour une utilisation en cosmétique et le reste de l’écorce peut être méthanisé pour produire du gaz et, ensuite, composté afin d’être restitué au sol.

Compostond, pour une gestion locale des biodéchets

Ardelaine, créer une filière pour une matière locale et biosourcée peu valorisée en France

Chiffres clefs au niveau national

2025 : Diviser par deux l’enfouissement des déchets par rapport à 2010
2030 : Réduire de 30 % la production de déchets ménagers et assimilés
2040 : Fin des emballages plastiques à usage unique

Reglementation

Réglementation nationale : La loi AGEC : Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (2020-2025)

Transformer notre système en profondeur : tel est l’objectif de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dont les 130 articles permettent de lutter contre toutes les différentes formes de gaspillage. La loi vise à transformer notre économie linéaire, produire, consommer, jeter, en une économie circulaire.

Elle se décline en cinq grands axes :
•    Sortir du plastique jetable ;
•    Mieux informer les consommateurs ;
•    Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
•    Agir contre l’obsolescence programmée ;
•    Mieux produire.

Plans régionaux : LOI NOTRe, PRAEC, PRPGD (2015) et SRADDET

La loi NOTRe promulguée le 7 août 2015, confie aux Régions l’obligation d’élaborer un plan régional d’actions en faveur de l’économie circulaire (PRAEC) dans le cadre du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD).  

Ainsi, le PRAEC a été construit en 2018-2019 autour d’orientations partagées par les parties prenantes et articulées avec le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) et le Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation SRDEII). Il en découle la volonté de poursuivre l’accompagnement des acteurs du territoire dans la transition vers une économie circulaire.

En 2020, Le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) Auvergne-Rhône-Alpes a été adopté. Il se substitue à compter de son approbation aux schémas préexistants suivants : schéma régional climat air énergie (SRCAE), schéma régional de l’intermodalité, plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD), schéma régional de cohérence écologique (SRCE).

Le SRADDET est structuré, pour l’économie circulaire, autour de 3 objectifs stratégiques qui sont :
•    Engager la société dans l’économie circulaire ;
•    Faire de l’économie circulaire un levier d’innovation et de croissance ;
•    Ancrer l’économie circulaire dans les territoires.

Loi de transition écologique pour la croissance verte (2015)
La loi TECV fixe des objectifs à moyen et long terme : Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030. Réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012. Par ailleurs, la Loi de transition énergétique pour la croissance verte a consacré un titre entier à l’économie circulaire.


Schéma de la stratégie régionale d’économie circulaire (ADEME)
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Les ressources en Auvergne-Rhône-Alpes

En Auvergne-Rhône-Alpes, comme dans de nombreuses autres régions françaises, une dynamique d'économie circulaire est insufflée depuis 2015 par les collectivités et l'Etat (Région Auvergne-Rhône-Alpes, ADEME) ainsi que par de nombreux acteurs privés (entreprises, associations).

Le Centre International de Ressources et d’Innovation pour le Développement Durable (CIRIDD) est l’acteur ressource de l’économie circulaire en Auvergne-Rhône-Alpes, en particulier par la plateforme ECLAIRA, qu’il anime.

D’autres structures soutiennent l’économie circulaire en Auvergne-Rhône-Alpes, Ils ont notamment participé à la publication du recueil des initiatives innovantes du territoire (2019) :

 


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