Cagibig, mutualisation de matériels pour tous les organisateurs d’évènements

La mise en commun volontaire de matériels évènementiel et la planification de leurs usages partagés

Détails du projet

  • Structure porteuse : Cagibig
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Localisation : 4 All. du Textile, 69120 Vaulx-en-Velin
  • Date de début : janvier 2016

Piliers de l‘économie circulaire

  • Economie de fonctionnalité
  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Eco-conception
  • Approvisionnement durable
Description

Crée en 2011 sous le nom de Big Foot Production cette structure organise, à l’origine, des concerts. C’est en se confrontant à des problématiques de gestion de matériel qu’elle souhaite mettre le partage au cœur de son projet. 
L'association devient alors une régie logistique opérationnelle pour les acteurs de l’évènementiel Lyonnais. Cela commence par un magasin itinérant avec du matériel (structure, mobiliers, accueil du public, catering, zonage et sécurité, équipements logistiques, matériel technique, inclusion et prévention, etc.) mis à disposition des équipes techniques lors d’évènement culturels. 

Parti du constat que le prêt de matériel se fait beaucoup dans le secteur culturel entre les organisateurs, une grande diversité d’acteurs de petite taille peuvent être laissé de côté. Ainsi, Cagibig s’est donné pour mission de mettre en commun une grande quantité de matériel pour qu’aucune structure souhaitant mutualiser ne soit lésée quel que soit sa taille.

Pour ce faire, le projet dispose d'un espace de stockage de 1000 m² dédié à la mise en commun et permettant aux différentes structures de partager leurs ressources. Ainsi, cela facilite l'intégration d'autres entités qui peuvent également stocker leurs biens chez Cagibig. La mutualisation des moyens encourage la collaboration entre les différents acteurs.
Progressivement, le projet évolue allant du simple prêt à la mutualisation jusqu’à une plateforme numérique dédiée en 2019. Cet outil informatique, développé sur une période de 4 ans, constitue une plateforme permettant une amélioration continue et une simplification opérationnelle des échanges et de la coordination du réseau. Il facilite la gestion des ressources, des matériels et des activités, contribuant ainsi à une meilleure efficacité globale du projet.

Des investissements en commun

Le modèle économique de Cagibig est à la fois uniforme avec une adaptation locale. Le projet souhaite proposer un modèle économique cohérent et viable, mais également équitable pour tous les participants. Chaque structure participe concomitamment à ces moyens.  Cela permet de s'adapte également aux spécificités locales et aux besoins de chaque territoire et interlocuteur afin de garantir une approche personnalisée et pertinente.

Mettre en commun est une chose, s’entendre pour acheter ensemble en est une autre. Le matériel n’est alors plus la propriété d’une structure qu’elle accepte de mettre en commun mais la propriété de toutes.
 

Les modèles économiques de la culture ne sont pas adaptés aux contraintes écologiques. Il faut mettre en place des investissements mutualisés pour pouvoir développer des solutions qui seront les modèles économiques de demain”. Hichem, Chargé de développement national chez Cagibig

Les investissements en commun doivent répondre à un besoin de long terme et idéalement amener vers des évènements plus écologiques et plus inclusifs. Pour ce faire, Cagibig sonde ses partenaires sur le terrain et réfléchit aux investissements qui répondent au mieux aux problématiques de ces structures. La mutualisation permet d’aller loin dans la démarche éco-responsable.
Cagibig ne se limite pas au domaine de la culture puisque ses contributeurs comptent la Croix-Rouge ou encore les Collectivités Territoriales. C’est un enjeu énorme car elles font partie des plus grands propriétaires de matériels.


La mutualisation de moyens existants

Le rôle logistique de Cagibig va plus loin que la simple gestion d’inventaire. Pour utiliser le matériel mutualisé, chaque structure peut : 

  • Ou contribuer financièrement
  • Ou bien mettre quelque chose en commun (matériel, espace de stockage, participation à un investissement en matériel mutualisé.)

La mutualisation permet alors de gagner des points : les Bigs. Chaque point dépensé pour utiliser du matériel mutualisé alimente le portefeuille du ou des propriétaires en question.

C’est donc un système d’échange local[1] qui permet de normaliser les échanges et de sécuriser les structures.

Au sein de Cagibig, certaines structures ont 20 points et d’autres 40 000 mais les ratios d’économie sont les mêmes. Notre volonté est d’agir sur un écosystème peu importe la taille de la structure. C’est la mentalité et l’engagement qui comptent.” Maxime Comte, coordinateur logistique de Cagibig
 

La gestion de ce système de points n’est que la partie émergée de l’iceberg logistique que représente la mutualisation. L’association stocke tout le matériel mutualisé, le consigneorganise le départ et le retour de chaque élément afin qu’il serve le plus longtemps possible.


[1] Historique des SEL (Système d’Échange Local) : L’objectif est d'accéder à des échanges égalitaires et de tisser des liens. L'acronyme « SEL » a été choisi pour son homonymie avec le sel, aliment, monnaie d'échange ancienne, aujourd'hui à valeur économique modeste, voire insignifiante si on l'applique à un « grain de sel ». Le terme « sel » est à l'origine du mot « salaire », contrepartie d'un travail.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Cagibig admet plusieurs objectifs : 

  • Définir et promouvoir la mutualisation à travers des rencontres avec les acteurs concernés via des coopérations territoriales et économiques concrètes en établissant un cadre réglementaire, juridique et comptable adapté à ces activités. Actuellement, trois collectivités sur 115 ont déjà intégré le projet mais l'ambition est de l'étendre davantage.
  • De plus, une fiche de poste de régisseur logistique opérationnel est en création pour faciliter la gestion des ressources partagées et réduire la consommation de ressources par les utilisateurs.
  • Mener des expérimentations avec des industriels : Notamment, une en cours sur les contenants alimentaires pour concevoir du matériel respectueux de l'environnement et polyvalent, utilisable par une multitude d'acteurs.
  • Le volet recherche et développement : élaborer des gammes de produits innovants répondant aux besoins spécifiques des partenaires de chaque projet.
  • Mener des groupes de travail : par exemple, sur la cyclo–logistique, travailler à l'optimisation des livraisons à vélo contribuant ainsi à réduire l'empreinte carbone des trajets.

L'objectif principal aujourd’hui est de pérenniser la croissance des activités en adoptant un modèle économique équitable pour tous les participants. Pour mesurer l'impact et la réussite du projet, des indicateurs sont en cours de développement.

 

Les chiffres clés : 

  • 115 structures dont 4 collectivités 
  • 50% des structures chez Cagibig sont arrivées en 2022 et 2023
  • L'économie de ressource : indicateurs en cours de développement 
  • La création de valeur ajouté : 

A besoin constant, on compte environ 85% d’économies sur 4 ans par rapport à la location ou l’achat de matériel”. Hichem, Chargé de développement national chez Cagibig

Aujourd’hui, la création de valeur ajoutée est de l’ordre de 25% grâce à l’optimisation d’utilisation du matériel et l’utilisation des “points BIGs”

Entre 2021 et 2022, il y a eu une augmentation des échanges de Bigs (points) de 800%

Historique et perspectives de l’initiative

Historique 

 

2000 : Collectif informel de régisseurs et techniciens

2011 : Création de Big Foot Production 

2015 : L’association devient Cagibig et lance une campagne participative 

2019 : Création de la plateforme numérique 

2020 : une année d’enquête est effectuée pour pallier le manque de données chiffrées sur la mutualisation en France.

2021 : Cagibig s’était penché sur les données de mutualisation en France. Comme ces dernières était assez limitée, il y a eu l’organisation de rencontres pour établir un recensement de ces structures. De cela est né le Panorama de la Mutualisation.

En parallèle, c’est la création des JAM (Journée Nationale des Acteurs de la Mutualisation) soutenue par la Région, la Métropole de Lyon et l’association Aremacs. Cet évènement correspond à une journée de rencontres avec ces acteurs et actrices pour échanger sur les pratiques de chacun et partager ses expériences ainsi que ses difficultés dans la mise en place de la mutualisation.

 

Perspectives 

Pérenniser le modèle économique afin de poursuivre les investissements 

Facteurs d'accélération et freins

Les facteurs d'accélération :

  • Facteur externe conjoncturel : La prise de conscience généralisée concernant les problèmes écologiques pousse tout le monde à chercher des solutions pratiques et pérennes ayant un impact environnemental réduit. Cette sensibilisation accrue favorise l'adoption rapide de nouvelles initiatives écologiques.
  • La mise à disposition d’un entrepôt pour tout centraliser à Vaulx-en-Velin grâce à la Métropole de Lyon.
  • Un travail réalisé pour se rendre visible : Le projet met en œuvre des efforts importants pour rendre la solution proposée disponible et visible. Grâce à une communication efficace et à la mise en lumière de ses avantages, le projet attire l'attention des parties prenantes et du public, ce qui accélère son adoption et son déploiement.
  • Une position en tant qu’acteur pionnier de mutualisation pour le lobbying : le projet bénéficie d'un avantage concurrentiel distinctif. Cette position privilégiée lui permet d'avoir une influence significative sur les décideurs politiques et les parties prenantes.

Les freins :  

  • Des contraintes financières et une autonomie financière limitée : Le projet fait face à des défis financiers  qui peuvent entraver son développement.
  • Obstacles réglementaires, juridiques et fiscaux : L'inexistence de la mutualisation dans le cadre réglementaire actuel et la spécificité de l'activité du projet peuvent entraver sa progression. Pour surmonter ces obstacles, il est nécessaire de créer un cadre réglementaire adapté au concept de mutualisation afin de faciliter son fonctionnement légal et fiscal. Cela peut impliquer la mise en place d'une expérimentation par dérogation législative en collaboration avec les collectivités territoriales permettant de tester la viabilité du modèle et d'identifier les ajustements nécessaires.

Domaines d’activités

  • Services
  • Culture
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Les 3 premiers contributeurs / partenaires de référence
  • Woodstower
    Médiatone
    Les Démons d’OR


  • CNN
  • Financement sur la structuration de réseau


  • Métropole de Lyon
  • contributeur utilisateur bailleur


  • Région Auvergne-Rhône-Alpes
  • Financement de la plateforme numérique

Moyens techniques et méthodologies

  • Double planification opérationnelle : Le projet met en place une planification opérationnelle à deux niveaux. D'une part, il rend le matériel disponible à ceux qui en ont besoin, facilitant ainsi l'utilisation des ressources partagées. Trois personnes sont spécifiquement chargées de la logistique, de l'entretien, de l'accueil, du chargement et du déchargement, assurant une gestion fluide des activités.
  • Planification stratégique basée sur les échanges avec les structures partenaires : Le projet utilise une approche stratégique en projetant les besoins futurs en matériels et en collaborant étroitement avec les structures partenaires. Cela permet d'anticiper les évolutions, de répondre aux contraintes émergentes, d'identifier les innovations technologiques pertinentes et d'adapter le matériel aux activités économiques partagées.
  • Démarche empirique et ancrage sur le terrain : Le projet adopte une approche pragmatique en se basant sur des observations concrètes et une expérience terrain. Cela favorise une compréhension fine des enjeux locaux et une capacité d'adaptation dynamique en fonction des réalités rencontrées.

Moyens humains

4 ETP

3 alternant.es

3 services civiques 

Gouvernance horizontale et latitude du conseil d’administration 

Financement

En 2015, l’équipe lance une campagne de financement participatif sur Ulule pour la création du site internet de la plateforme de mutualisation. La création d’une plateforme numérique de cette envergure requiert un investissement financier de l’ordre de 20
Documents

Lien(s) web

 https://www.cagibig.com
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Auteur de la page

Chloé Paillaud Duboy

Modérateur

Oriane Marignier

Chargée de mission économie circulaire Pôle Innovation et Animation Territoriale