Eco’Ring, Solutions alternatives pour les déchets industriels

Eco’Ring, créée en 2013, a développé une expertise dans l’ingénierie de valorisation de déchets industriels contenant des métaux ou des minéraux.

Ses objectifs sont : 

• D’éviter l’enfouissement ou l’incinération 
• D’approvisionner les industriels en matières de substitution 
• De développer une stratégie d’économie circulaire 

Ses activités se répartissent en 4 axes : 

• La recherche et développement en laboratoire afin de caractériser les matières, déchets et co-produits, 
• L’ingénierie de filière basée sur ces matières, 
• L’exploitation de filières avec des partenaires en sous-traitance (fonderie, aciérie) 
• Et le négoce/achat-vente (logistique et réglementation) en France et à l’international 

Les déchets concernés sont des boues issues du traitement de surface, des boues d’usinage ou des poussières/poudres liées au travail du métal, dans lesquelles on retrouve Nickel, Cuivre, Zinc, Cobalt, Tungstène, Molybdène, Silicium, Etain, Alumine, Graphite, Silice, Chrome, Manganèse ou Lithium.  

Augmenter la récupération des métaux permet en effet de réduire l’extraction minière.

Pour cela, Eco-ring s’appuie sur sa connaissance des industriels producteurs de déchets en amont et des fonderies et aciéries en aval, valorisant ainsi ses compétences en pyrométallurgie.

Les travaux de R&D ont permis le dépôt d’une dizaine de brevets en 10 ans, seul ou en partenariat : 

• Bat’Ring : Recyclage de piles alcalines salines en fonderie de fonte 
• Cat’Ring : Valorisation de l’alumine en laine de roche 
• Recti’Ring : Traitement des boues d’usinage 

Installation classée pour la Protection de l'Environnement (ICPE), son site, créé en 2019, permet le stockage et le transit de déchets dangereux et non-dangereux. Il comporte aussi un laboratoire d’analyses pour la caractérisation des matières et une plateforme d’essais. Les opérations de transformation des déchets sont en revanche réalisées chez des partenaires spécialisés. 

L’entreprise a réalisé son bilan carbone SCOPE 1, 2 et 3 au titre de l’année 2022. Comme beaucoup d’entreprises, c’est le SCOPE 3 qui engendre le plus d’émissions pour Eco’Ring, c’est-à-dire les émissions indirectes dues notamment au transport des matières. 

Par ailleurs, les émissions évitées ont représenté le double des émissions produites. 

Genèse 

Lionel Picard, fondateur et président de la société, travaillait depuis plusieurs années dans le domaine du recyclage au sein d’une fonderie. Suite à la fermeture de ce site, il a décidé de recréer cette dynamique dans une nouvelle structure en réalisant du conseil et de l’ingénierie sans production en propre. L’idée était de concevoir et développer des solutions innovantes pour des déchets qui étaient éliminés en identifiant des débouchés valorisant ces déchets.

Il est rejoint par 3 associés venant de fonctions différentes et se complétant : Jean-Luc Roth en R&D, Bruno Sokoloff pour le commerce international, et Karine Thiollier en administration et finance. Cette dernière reprend la présidence d’Eco’Ring en 2023.
 

Modèle économique


Eco’Ring a une vraie logique de réflexion par filière de valorisation : chaque déchet est étudié afin d’être affecté à une filière existante ou à développer afin de trouver un exutoire dans l'industrie. Les gisements de déchets sont issus de niches ou de produits complexes et le spectre de déchets valorisés s’élargit d’année en année.

Par exemple, après plusieurs années de recherche et d’assistance technique, Eco’Ring a pu trouver une solution de valorisation pour un déchet carboné qui était stocké depuis de nombreuses années sur le site du producteur. Eco’Ring pilote la transformation mise en œuvre chez un sous-traitant avec une recette en propre et assure le développement commercial des exutoires.

Le processus de développement se fait par la recherche de nouvelles matières auprès des industriels producteurs de déchets en amont. Eco’Ring ayant la connaissance des besoins et des technologies des industriels en aval peut identifier rapidement un exutoire potentiel.  

Le développement peut parfois rencontrer des échecs dans le sens où le modèle économique ne permet pas la mise en place d’une filière de valorisation performante.

Eco’Ring supporte les coûts de recherche et développement des filières de valorisation, notamment grâce au Crédit Impôt Recherche, en misant sur la rentabilité des exutoires possible. Certaines filières ont été aidées par des éco-organismes comme sur le projet Bat’ring avec Corepile pour la valorisation de piles. 

In fine, l’objectif d’Eco’Ring lors du développement d’une filière est de proposer au producteur de déchets une solution plus économique pour la gestion de ses déchets et à l’industriel aval de se fournir en matières premières secondaires en lieu et place de matières premières issues de l’extraction minière.

La valeur intrinsèque du déchet doit aussi être prise en compte car elle conditionne la mise en place de la filière. Celle-ci est dépendante de l’évolution des cours des métaux et de la composition du déchet : une grande quantité de métaux dans le déchet ou des métaux à forte valeur rendent la valorisation pertinente ou non.

Eco’Ring a beaucoup investi en savoir immatériel ce qui lui permet de bien connaitre son écosystème et de faire le lien entre industriels : un déchet généré dans un secteur d’activité peut être une ressource pour un acteur d’un autre secteur d’activité.

A titre d’exemple, Eco’Ring est à l’origine d’Ugi’ring, projet de création en 2025 d’une usine « économie circulaire », avec la société Ugitech, producteur d’aciers inoxydables : l’objectif est de transformer des déchets de divers secteurs, en plus de ceux d’Ugitech, en matières premières secondaires pour la production d’Ugitech, ce qui permet de limiter ses approvisionnements.

Ce projet contribue par ailleurs à la revitalisation du site de La Léchère en Savoie.