Le bâtiment réversible WORK#1 à Lyon Confluence

Le bâtiment WORK#1 est conçu dès la maitrise d’œuvre en fonction des différents usages qu’il peut avoir. Linkcity a su démontrer que la construction réversible est possible.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Linkcity
  • Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
  • Périmètre : Nationale
  • Localisation : Bâtiment SKY56, 18 Rue Général Mouton Duvernet, 69487 Lyon
  • Date de début : juin 2002

Piliers de l‘économie circulaire

  • Eco-conception
  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Approvisionnement durable
Description

Linkcity, filiale de développement immobilier de Bouygues Construction, a pour ambition de développer des projets conscients et engagés, qui répondent aux attentes des habitants et défendent leurs idées de l’art de vivre urbain. Linkcity a développé un premier bâtiment réversible à Lyon Confluence, WORK#1, qui s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire.

Linkcity est le développeur immobilier pour le compte unique de Bouygues construction. Dans une démarche consciente et engagée, la filiale développe des projets alternatifs aux constructions traditionnelles. Une première réflexion a été engagée chez Bouygues construction au sujet des bâtiments réversibles, à partir du concept d’Office Switch Home. C’est ainsi que Linkcity a réalisé un premier prototype à Lyon Confluence, nommé WORK#1, lancé dans le cadre de la politique RSE du groupe. Il s’agit du premier bâtiment conçu pour un double usage. Aujourd’hui adapté aux bureaux, il peut être transformé facilement en habitation. Un bâtiment réversible n’a de pertinence que s’il s’inscrit dans une zone avec une logique d’aménagement de quartier ou de renouvellement urbain. Linkcity pense à développer d’autres projets du même type, cependant uniquement lorsque le lieu le justifie. L’idée est de proposer des produits à faible impact carbone aux investisseurs, et ce sur toute la durée de vie du bâtiment.

 

Résultats qualitatifs et chiffres clés

  • Un bâtiment conçu pour s’adapter aux différents usages : Ce bâtiment WORK#1 a été étudié pour être adapté facilement aux différents usages. Le jour où le bâtiment nécessite une transformation, très peu de travaux et d’aménagements seront nécessaires. En amont de la construction, le bâtiment a été dessiné à la fois pour un usage de bureau, mais également pour un usage d’habitation. Les normes et la réglementation n’étant pas les mêmes pour un bâtiment de bureaux et un bâtiment de logement, la maîtrise d’œuvre a appliqué directement la régulation adaptée aux logements, le bâtiment a donc les marqueurs du bâti logement, notamment sur les façades avec la présence de balcons filants. A l’intérieur, il n’y a pas de faux plafond, élément jugé inutile puisqu’il est souvent utilisé pour une raison esthétique et qu’il n’est pas présent dans les habitations, ce qui permet de réduire encore l’impact carbone du bâtiment à la construction.
  • Une transformation avec un très faible taux de matière à retirer : Si le bâtiment est amené à changer d’usage, très peu de matières seront retirées. Les façades sont déjà adaptées à cet usage, seul l’aménagement intérieur sera concerné, avec un travail de cloisonnement. Au niveau du sol, un faux plancher est présent, habituellement adapté au milieu de travail. Les réseaux existants seront toujours utilisables comme celui du chauffage par exemple mais adapté à un usage de logement. Aucune adaptation lourde n’est à prévoir dans le cas d’une transformation. L’impact carbone d’une transformation d'un bâtiment réversible est donc incomparable avec une déconstruction et reconstruction de bâtiment.
  • Une construction plus réfléchie en amont : A la conception, la réflexion sur un bâtiment réversible prend plus de temps que celle d’un bâtiment traditionnel car les réglementations ne sont pas les mêmes entre bureaux et logements. Il faut donc prendre en compte cette double réglementation et s’adapter à la plus stricte afin d’anticiper l’évolution du bâtiment. A la construction, le processus n’est pas différent d’une construction plus classique. Cependant avec certains choix comme celui de ne pas intégrer de faux plafond, cela a réduit le travail en hauteur pour les équipes opérationnelles, ce qui est plus confortable sur chantier pour les équipes.
  • Un emplacement stratégique : Le bâtiment réversible n’est pas adapté à tous les bâtiments, ce n’est pas un processus transposable partout. L’architecture doit s’adapter à l’urbanisme, le bâtiment n’a donc du sens qu’en milieu de renouvellement urbain, impliquant une évolution d’usage. Dans le cas de WORK#1 à Lyon Confluence, l’autoroute est amenée à être transformée. Avec l’essor des mobilités douces en bord du Rhône, cela faisait sens d’avoir un bâtiment pouvant s’adapter en bureau comme en logement.

- Une économie estimée à 40% par rapport à l'impact carbone d'un bâtiment classique

- Un bâtiment de bureau classique émettrait environ 600 kg CO2 eq. / m² SDP sur 50 ans

- Work#1 émettrait environ 350 kg CO2 eq. / m² SDP sur 50 ans

Historique et perspectives de l’initiative

2019 : Début du chantier

2021 : Fin des travaux, livraison du bâtiment

2022 : Le bâtiment avait été vendu au démarrage du chantier, les bureaux sont occupés à 50%

Facteurs d'accélération et freins

Freins :

  • La conception prend plus de temps : Pour le WORK#1, la maitrise d’œuvre a dû dessiner le bâtiment pour un usage de bureaux mais également de logements pour vérifier si les adaptions seraient faciles. L’équipe a fait tout le plan de logement afin de définir quel impact l’utilisation d’un matériau pourrait avoir lors d’une transformation d’usage.
  • Les procédures administratives : Aujourd’hui la réglementation ne permet pas de déposer un double permis de construire selon l’usage. Demain, pour que les bâtiments réversibles mesurent tout leur intérêt, il serait intéressant de lever ce frein administratif. Effectivement, aujourd’hui, le propriétaire ou l’investisseur est obligé de relancer une procédure administrative pour le transformer un bâtiment de bureau en bâtiment de logements.
  • Le bâtiment réversible n’est pas transposable à tous les bâtiments : l’architecture doit aussi s’adapter à l’urbanisme.

 

Facteurs d’accélération :

  • Un surcoût à la conception mais une économie dans le cycle de vie du bâtiment : La double réflexion de la part de la maitrise d’œuvre demande un surcoût en amont de la construction, cependant cette différence est complétement absorbée par les économies réalisées si le bâtiment vient à être transformé, puisqu’il sera déjà adapté à un usage de logement.
  • Un atout commercial pour le propriétaire : Si le propriétaire n’arrive plus à valoriser son bâtiment en bureau et qu’il y a une demande de logement croissante dans le quartier, il peut le transformer très facilement. Le seul frein serait la procédure administrative à réaliser.

Domaines d’activités

  • Construction

Ressources

  • Métaux
  • Minerais
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Une équipe de maitrise d’œuvre pleinement impliquée dans cette double conception du bâtiment.

Moyens techniques et méthodologies

/

Modèle économique

  • Pour la construction d’un bâtiment réversible, Linkcity a estimé un surcout de 8% par rapport à un bâtiment classique. Ce surcoût est dû à l’étude du bâtiment et l’amont du chantier puisque la maitrise d’œuvre a dessiné le bâtiment à la fois pour un usage de bureaux et pour un usage de logement. WORK#1  est un premier prototype, une capitalisation sera donc effectuée pour les prochains chantiers. Ce surcoût ne représente pas un frein sur le long terme.
  • Une économie importante sera réalisée lors de la transformation. Effectivement, une transformation lourde coûterait environ 1500€ le m², avec WORK#1 le coût estimé est plutôt de l’ordre de 700 à 900€ le mètre carré.

Les perspectives

  • L’entité construction privée en Ile-de-France travaille sur un bâtiment réversible.
  • A Marseille, un bâtiment hors-sol, réversible du parking au logement est en cours d’études.
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Auteur de la page

Eléonore Guichard

Stagiaire

Modérateur

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