ILOé, Plateforme de sur-tri et de valorisation des encombrants

ILOé est la plateforme de valorisation des encombrants de la métropole de Lyon et géré par Envie Rhône Alpes.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Envie Rhône Alpes
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Périmètre : Métropole de Lyon
  • Localisation : 200 rue Léon Blum, 69100 Villeurbanne
  • Date de début : janvier 2012

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Recyclage
  • Approvisionnement durable
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Eco-conception
Description

Avec le constat d’une filière de gestion des encombrants des bailleurs sociaux abordée de manière hétérogène, sans coordination entre les différents acteurs, la Métropole de Lyon a lancé une réflexion collective. Ainsi, la SCIC ILOé a été créée en 2019 dans l’objectif de donner un impact plus favorable sur le plan social et environnemental à la filière : 80% des encombrants collectés étant directement enfouis. La SCIC vise l’optimisation de la gestion des encombrants en lien avec les bailleurs sociaux, les régies de quartier et les Structures d'Insertion par l'Activité Economique (SIAE), les opérateurs du traitement, de la valorisation, du réemploi, etc. ILOé bénéficie de l'agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale » (ESUS).

Le Grand Lyon attribue une subvention dans le cadre d'une convention de mandat pour Service d’Intérêt Economique Général (SIEG) en compensation d'obligation de service public.

 

Contexte et Genèse

Les bailleurs sociaux rencontrent depuis plusieurs années une problématique d’encombrants. En effet, les locataires les laissent directement près des locaux poubelles voire sur les trottoirs plutôt que de les emmener à la déchetterie. Les bailleurs, responsables du nettoiement de leurs espaces, ont l’obligation de trouver une solution d’évacuation. Ils paient alors avec des prestataires de collecte qui les amènent ainsi à la déchetterie.

Afin de réaliser la valorisation de ceux-ci plutôt que leur enfouissement, une discussion a été ouverte entre les bailleurs, les prestataires de collecte en insertion ou non (dont VITA entreprise de collecte) et les acteurs du traitement des déchets pour optimiser les coûts et l’impact environnemental.

Une première expérimentation de sur-tri des encombrants a alors été mise en place : valorisation du carton et métal ainsi que la redirection des D3E et du mobilier vers les éco-organismes responsables, avec une traçabilité et des indicateurs notamment du fait de contraintes réglementaires grandissantes.

La métropole de Lyon s’est intégrée à la dynamique de travail car elle rencontre, elle aussi, des problématiques. En effet, une partie des encombrants des bailleurs étaient apportés dans les déchetteries publiques qui sont en saturation et cet apport est de fait un coût de gestion par déchetterie. D’autant plus que ces encombrant sont additionnés des dépôts illégaux des déchets des artisans qui évitent ainsi de payer les frais de déchetterie étant donné que ce sont des professionnels.

Ainsi, un groupe de travail avec plusieurs bailleurs, la métropole de Lyon et les prestataires de collecte a donc poursuivi le travail d’expérimentation afin de réaliser le désengorgement des déchetteries publiques ainsi que de vérifier si le tri et la valorisation des encombrants permet de faire des économies.

Organisation et mise en place

Une enquête a donc été réalisé auprès des bailleurs sociaux ainsi qu’un diagnostic des volumes, des gisements et des pratiques actuelles.

La réflexion inter bailleurs organisés par ABC-HLM avec la contribution de VITA et Véolia a abouti à la décision de créer la plateforme de sur-tri ILOé. Pour cela, Envie Rhône Alpes a proposé sa compétence de montage de projets ESS. La plateforme est alors d’abord portée par Envie Sud-Est qui a supporté les investissements initiaux ce qui lui a permis d’expérimenter pendant un an afin de connaitre plusieurs éléments de l’impact économique du tri :

  • Qu’est-ce qu’il y a réellement dans les encombrants ?
  • Combien de temps humain pour tout trier ?
  • Comment optimiser ?

Une étude a aussi été financé par l’ADEME sur la mise en place de la supply chain entre les bailleurs et les collecteurs (exemple quel type de véhicule).

Création de la société coopérative d'intérêt collectif[1] (SCIC)

Suite à cette expérimentation, une SCIC est mise en place avec, à l’origine, 3 collèges d’associés :

  • Les entreprises de collecte en insertion (notamment Buers service, REED, 124service et Eureka) ainsi que VITA et ESTIME (ELDIR service collecte)
  • Les entreprises de l’exploitation et de traitement : foyer notre dame des sans-abris qui fédère les ressourceries, Veolia pour le carton et DIB et SERFIM pour l’inerte, le bois
  • Et des acteurs divers dont une personne physique (accompagnement démarrage de la SCIC),

En 2019, un nouveau collège a été créé, celui des collectivités publiques avec un acteur unique : la métropole de Lyon, puis en 2020, le collège des bénéficiaires est créé avec Foyer Notre Dame des Sans Abris, et l’arrivée de ABC HLM (association des bailleurs sociaux du Rhône), et quatre des principaux bailleurs sociaux.

Ainsi, la SCIC n’a pas de salarié direct. Les différents acteurs réalisent des prestations. La gestion ainsi que le pilotage global et la gouvernance sont réalisées par Envie Sud-Est. La plateforme est louée à SERFIM sur le temps d’expérimentation. La SCIC est présidée par Envie Rhône Alpes représentée par Simon Mirouze, directeur délégué au développement d’Envie.

 

[1] https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/structures-juridiques/entreprendre-less/scic-societe-cooperative-dinteret-collectif

Résultats qualitatifs et chiffres clés

L’expérimentation a permis de montrer qu’un équilibre peut être atteint avec le sur-tri et la valorisation des encombrants. ILOé a réussi à atteindre 3400 tonnes d’encombrants valorisés par an ce qui corresponds à un quart du gisement de déchet sur la métropole.

D’autre part, cette expérimentation montre qu’une collaboration étroite et un dialogue entre les collecteurs, les bailleurs, les exploitants et la collectivité permet d’améliorer la gestion des encombrants.

Chiffres-clefs :

Capacité de traitement actuel : 3400 Tonnes/an

Objectif de capacité de traitement : 7000 Tonnes/an

Gisement d’encombrants des bailleurs sociaux sur la métropole : 14000 Tonnes/an

Historique et perspectives de l’initiative

Date-clefs :

2012-2013 partenariat test avec une « plateforme-école expérimentale »

Estime (mise à disposition de personnel en insertion) et Vita (collecte d’encombrants) expérimentent des collaborations techniques et d’insertion autour d’une « plateforme-école expérimentale » à Chassieu.

2015 étude et solutions de plateformes de tri

Face à la problématique des encombrants des bailleurs sociaux, une étude conjointe portée par ABC HLM et cofinancée par la Métropole, Caisse des Dépôts et Consignations, la Direccte AuRA et l’ADEME aboutit à des solutions de plateformes de sur-tri, et l’expérimentation des donneries en 2016.

2015-2017 montage technico-économique de la plateforme de sur-tri

Un groupement d’acteurs (VITA, VEOLIA, ESTIME, Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, Envie) élabore et propose un montage technico-économique de plateforme de sur-tri des déchets hétéroclites en grande partie issus des bailleurs sociaux.

Mai 2019 création de la SCIC ILOé, démarrage de l'activité.

Création de la SCIC ILOé qui porte la gouvernance du collectif et le démarrage de l’activité le 21/05/2019. Inauguration du centre de tri à St-Priest le 10/12/2019. Entrée de la Métropole de Lyon dans la SCIC en 2019 : Une participation à hauteur de 100 000€, soit 48 % du capital de cette SCIC.

 

Perspectives :

Le gisement global d’encombrants gérés par les bailleurs sur la métropole de Lyon est estimé à 14000 tonnes par an. L’ambition n’est pas de traiter l’ensemble de ce gisement par ILOé, notamment dû à la géographie puisque la plateforme se trouvé à Saint-Priest, à l’est, et ne souhaite donc pas traiter les encombrants des bailleurs de l’ouest de la métropole par exemple. ILOé ambitionne quand même traiter la moitié du gisement soit 7000 tonnes par an.

Actuellement, la plateforme est sur un site de 600 m2 en surface couverte et un peu plus en surface découverte. Cette plateforme a été montée en charge petit à petit jusqu’à 3400 tonnes au maximum.

La compensation engage les collecteurs à tout amené à ILOé. Cela a permis de réaliser une très bonne caractérisation du gisement par lieu.

Dès 2021, ILOé s’est mis en recherche d’un nouveau lieu. La volonté de départ était d’expérimenter pendant un an et de déménager mais des aléas ont créé une attente de 3 ans. Un nouveau lieu de 3500 m2 en espace couvert a été identifié à Villeurbanne, carré de Soie, et racheter par la métropole qui sera ensuite louer à la SCIC. Le déménagement est finalement prévu pour mi-février 2024.

La métropole a pris en charge la remise en état du bâtiment et ILOé la mise à niveau liée à ses activités (mise à niveau ICPE) pour des investissements d’environ 1 millions d’euros pour la métropole et 700 000 euros pour ILOé.

Facteurs d'accélération et freins

Equilibre financier

L’équilibre financier a été atteint grâce à la compensation de la métropole de Lyon.

Afin d’augmenter la captation du gisement, il faudrait que les bailleurs sociaux favorisent la valorisation, la traçabilité et l’insertion sur le traitement, mais les marchés passés avec les prestataires mêlent la collecte et le traitement, ce qui freine la visibilité sur les solutions de traitement utilisées par les collecteurs. Séparer le traitement de la collecte permettrait de mieux maitriser les conditions de traitement et donc de flécher plus d’encombrant vers ILOé.

D’autre part, les bailleurs achètent des m3 collectés plutôt que des tonnes. Cette métrique entraine un déséquilibre dans les choix du prestataire car le rapport du m3 à la tonne n‘est pas le même d’un prestataire à un autre et varie de 1 à 2,7.

Domaines d’activités

  • Recyclage

Ressources

  • Déchet
  • Bois
  • Plastique
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Buers service, RED, 124service et Eureka, VITA et ESTIME (ELDIR service collecte)
  • Collecteurs d'encombrants


  • Les entreprises exploitantes de la plateforme Veolia pour le carton et SERFIM pour le bois et l’inerte, Envie RA pour le tri

  • Métropole de Lyon

  • Les acteurs du réemploi

Financeurs

  • Envie Rhône Alpes

  • Métropole de Lyon

Financement

Le système de valorisation mis en place par ILOé entraine un geste de tri supplémentaire donc engage un financement qui n’est pas compensé par la revente de matière. Cette dernière n’est toujours pas rentable en 2023 mais, possiblement, le sera peut-être
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Auteur de la page

Joel HUMBERT

chef de projet pole développement / ILOé

Modérateur

Christèle FIEROBE

Responsable du pôle Animation territoriale