ARIA, La réduction de la consommation d’eau dans l’agroalimentaire

Un plan d’actions Eau dans l’agroalimentaire, la logique des 3 R : Réduire, Réemployer, Recycler

Détails du projet

  • Structure porteuse : ARIA
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Localisation : Maison des Industries d'Auvergne, 9 Rue du Bois Joli, 63800 Cournon-d'Auvergne
  • Date de début : janvier 2021

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Recyclage
  • Eco-conception
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Approvisionnement durable
Description

La filière agroalimentaire, consciente des évolutions climatiques et de la nécessité de se préparer à des épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents et longs, est de longue date engagée sur la mobilisation autour des économies d’eau, notamment via le Comité EAU animé par l’ARIA AURA, qui se réunit régulièrement pour partager les bonnes pratiques sur ce sujet.

 

  • 3 mois en « crise » sécheresse à l’été 2022

Le maintien pendant 3 mois du niveau « crise sécheresse », imposant aux industriels des réductions de prélèvements supplémentaires, alors même que des plans d’actions d’économies d’eau structurels étaient déjà en place dans les entreprises, a engendré des situations de difficultés majeures sur l’ensemble du territoire.

Selon les départements, les arrêtés sécheresse niveau « crise » demandent que les industriels réduisent de 25% à 50% leurs prélèvements. Dans un secteur industriel qui utilise des volumes d’eau importants pour les activités de nettoyage, ce niveau de réduction des prélèvements est en effet extrêmement compliqué à atteindre en garantissant un niveau de maîtrise des risques sanitaires équivalent.

 

  • Des impacts en cascade à la suite des restrictions de prélèvements

Pour 10% des entreprises alimentaires, le respect des arrêtés sécheresse a mené à une diminution contrainte des volumes de production (arrêt de lignes, resserrement de gammes, …). Or, pour notre filière qui transforme une matière première vivante et qui traite des produits frais, une réduction importante de prélèvements, si elle est parfois possible, ne peut s’envisager qu’avec une anticipation vis-à-vis de la production amont. En effet, au-delà des conséquences économiques (perte de chiffre d’affaires, pénalités logistiques, etc.) pour les entreprises concernées, un arrêt, même partiel, de l’activité, a un impact social (chômage partiel pour les salariés), un impact sur les consommateurs (diminution des produits en rayon et renforcement de l’inflation des prix alimentaires), et, bien évidemment, un impact sur les agriculteurs :

  • Baisse de la collecte laitière entraînant l’élimination du lait produit par les exploitations et non transformé ;
  • Baisse des capacités d’abattage avec problématique de surpopulation et donc surconsommation d’eau dans les élevages ;
  • Baisse de la récolte des légumes et de la transformation des pommes en plein période de récolte ;
  • Abattages prématurés dans la filière œuf ; etc.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Réduire les consommations d’eau

 

  • A l’échelle des entreprises

Des plans d’actions d’économies d’eau ont été mis en œuvre chez les industriels avec responsabilité et engagement. Les entreprises se sont organisées pour renforcer ces mesures et réorganiser leurs productions au maximum (par exemple : priorité aux grandes séries pour diminuer les opérations de nettoyage, renforcement de la formation du personnel, réduction de pression, recherche de fuites, changement de buses, installation ou modernisation de compteurs, investissement dans des équipements plus économes, etc.). Toutes ces actions concourent à un plan de continuité des activités, qui conjugue réduction des consommations d’eau et maintien du traitement de la matière première, en conservant la maîtrise des risques sanitaires.

 

  • A l’échelle de la filière et du territoire

Pour soutenir ces démarches et les renforcer, l’ARIA AURA a également pris l’initiative de concevoir et diffuser un « kit de bonnes pratiques »[1]. Celui-ci propose aux entreprises une check-list de solutions à mettre en œuvre et des outils pour structurer leurs démarches (diagnostic des consommations, trame de plan d’actions, etc.). L’objectif est d’accompagner les entreprises dans leurs actions et d’anticiper au mieux de nouvelles situations de sécheresse.

 

  • Réduire les consommations d’eau : un engagement nécessaire mais insuffisant

Nous faisons le constat que les mesures d’économies d’eau, bien que nécessaires et efficaces, ne suffisent pas face à l’ampleur de la crise. Les retours d’expérience que nous faisons, montrent qu’elles permettent en effet d’atteindre au maximum une baisse moyenne de 10% des prélèvements.

Chiffres clefs :

 

L’industrie (y compris les IAA) représente en France 9 % des prélèvements et seulement 4% de la consommation d’eau.

Plan eau :

  • 10 % d’eau économisés dans tous les secteurs d’ici 2030
  • Accompagner 50 sites industriels avec le plus fort potentiel de réduction

 

[1] https://ariaaura.fr/eau-agroalimentaire/

Historique et perspectives de l’initiative

Recycler l’eau : une solution d’avenir pour économiser de l’eau potable

 

Pour que l’impact sur la ressource soit conséquent, il est donc nécessaire d’aller plus loin. C’est pourquoi les entreprises agroalimentaires travaillent de longue date sur le potentiel des ressources d’eau alternatives, et promeuvent notamment le développement de la REUT c’est-à-dire le recyclage de l’eau :

  • Réutilisation des Eaux Usées Traitées
  • Et Réutilisation des Eaux Récupérées de la Matière Première

 

Le développement de la réutilisation de l’eau (pratiques de recyclage) est une solution qui permettrait de conjuguer des économies substantielles de prélèvements dans le milieu, avec la continuité d’activité de l’agroalimentaire sur le territoire. C’est un levier d’actions à effet immédiat et conséquent pour diminuer les prélèvements d’eau.

 

Toutes les technologies de traitement existent et sont éprouvées depuis plusieurs années à l’étranger, y compris en UE. Les industriels agroalimentaires sont prêts à investir dans les équipements de traitement nécessaires pour régénérer leurs eaux et les rendre propres pour un nouvel usage.

 

Le développement de projets de recyclage de l’eau est cependant fortement limité au sein des entreprises de transformation alimentaire en France. En effet, contrairement à la réutilisation de l’eau en vue de l’irrigation agricole, il n’existe pas de cadre réglementaire national sur les eaux réutilisées en industrie agroalimentaire, pour un usage en contact avec les denrées alimentaires. Cependant, le Plan Eau annoncé en mars dernier a entériné une levée des blocages réglementaires sur ce sujet. Dans la foulée un projet de décret a été soumis à la consultation du public et devrait être rapidement promulgué.

Domaines d’activités

  • Agriculture
  • Alimentation
  • Industrie

Ressources

  • Eau
  • Efficacité matière
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Auteur de la page

Oriane Marignier

Chargée de mission économie circulaire Pôle Innovation et Animation Territoriale

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