Un système alimentaire territorial durable dans l'espace urbain

Des producteurs aux consommateurs, des outils de mise en oeuvre à la gouvernance d'un projet de territoire

Détails du projet

  • Structure porteuse : Ville de Lyon
  • Nature de l'initiative : Démarche d'une institution publique ou assimilée
  • Périmètre : Rhône
  • Localisation : Hôtel de Ville - Place de la comédie - 69001 Lyon
  • Date de début : janvier 2015

Piliers de l‘économie circulaire

  • Approvisionnement durable
  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Eco-conception
Description

Le plan local d’actions du système alimentaire territorial comporte quatre axes co-construit avec les acteurs (cf. l’onglet « documents »):

  • Produire partout où c’est (encore) possible
  • Créer des richesses locales
  • Donner des clés d’accès
  • Instaurer et animer un espace de gouvernance

La participation à URBACT II a été un véritable déclencheur et à conduit à la mise en place d’une instance de gouvernance alimentaire territoriale, le Conseil Lyonnais d’Alimentation Durable (CLAD), réunissant les acteurs locaux engagés dans ce domaine. Le Conseil a une vocation politique et non opérationnelle.

Son rôle est de veiller au bon déroulement du plan d’action défini par la ville de Lyon en matière d’alimentation durable et d’assurer son suivi. Le conseil permet la rencontre, le dialogue et de faire le point sur les différents projets en cours. C’est aussi une instance où les membres s’échangent des informations, discutent de l’implantation de nouveaux acteurs ou des changements réglementaires majeurs.

Il est présidé par Dounia Besson, l’adjointe au maire de Lyon à l’Economie Sociale et Solidaire et au développement durable.

Il réunit une trentaine de membres, pour la majorité des acteurs de l’économie sociale et solidaire (coopératives et associations) mais aussi des organismes de recherche et de formation tels que l’Institut Paul Bocuse.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Le plan d’actions a pour objectif de développer l’accès à une alimentation durable pour toutes et tous, c’est-à-dire une offre alimentaire qualitative qui favorise la santé, l’emploi local et l’environnement et qui n’est pas réservée aux personnes favorisées ou sensibilisées à la question mais accessible aux ménages plus modestes, aux personnes âgées isolées, dans les quartiers populaires, etc.

En complément à ce plan d’actions, le Conseil Lyonnais de l'Alimentation Durable a rédigé un plaidoyer défendant le droit pour tous à l’alimentation durable envoyé à tou-tes les candidat-es à l’élection présidentielle 2017 et aux député-es (cf. onglet « documents »).

26 000 repas sont servis par jour dans les cantines scolaires de Lyon, c’est donc un levier important pour l’alimentation durable. La ville sert 30% de bio (quota supérieur aux réglementations légales), des produits du commerce équitable (label "territoire de commerce équitable"), des produits locaux (100% des pommes ou du rôti de porc par exemple) et des aliments produits dans le respect de l’environnement (pêche durable…).

Historique et perspectives de l’initiative

2013 : 1er appel à projet Pôle Territorial de Coopération Economique autour duquel les acteurs Lyonnais de l’alimentation se sont mobilisés, avec le soutien de la Ville.

2015 : Participation au programme européen URBACT II («sustainable food in urban communities») clôturé en juin 2015. URBACT II a réuni dix villes européennes, dont Bristol où un conseil local de gouvernance était en place, aux côté desquelles la ville de Lyon a pu apprendre et échanger des bonnes pratiques.

Ce programme a été l’élément déclencheur pour la création en 2015 du Conseil lyonnais de l’alimentation durable. Alors que ce genre d’instance est assez développé dans le monde anglo-saxon, le CLAD est la première en France. Aujourd’hui d’autres villes telles que Bordeaux ont mis en place un conseil local de l’alimentation durable.

2017 est une année de transition en raison de plusieurs projets et événements d’ampleur : la Métropole prépare la mise en place d’un projet alimentaire territorial et des états généraux de l’alimentation se tiennent au niveau national. A cette occasion seront discutés des enjeux majeurs de l’alimentation durable (bio, pesticides…).

Facteurs d'accélération et freins

Freins :

  • Les acteurs locaux de l’alimentation sont divers et nombreux, il faut déployer de réels efforts pour éviter toute déperdition d’énergie et doublons dans les actions. La structuration du réseau d’acteurs est un véritable enjeu.
  • Le besoin de professionnaliser les structures ESS impliquées se fait ressentir, ce sont pour beaucoup des associations dont l’action repose sur des emplois aidés et des militant-es. La professionnalisation permettrait de consolider et pérenniser les organisations et les emplois.
  • Les organisations du système alimentaire durable sont pour certaines fragiles. En effet, il réunit beaucoup d’acteurs de l’ESS qui emploient peu de salarié-es et qui sont fragilisés par la baisse des dotations et du soutien de certaines institutions.
  • Le conseil lyonnais de l’alimentation durable est porté par un noyau dur, il est très dépendant des personnes impliquées. Cela représente une source d’incertitude. 
  • La ville n’a pas la compétence économique mais la compétence commerce et artisanat, les moyens alloués à l’alimentation durable et au CLAD sont donc relativement faibles (pas de ligne budgétaire dédiée).

Facteurs d'accélération :

  • Les membres du conseil étaient à sa création pour beaucoup déjà mobilisés autour d’initiatives telles que le «Pôle d’Initiatives pour la Relocalisation Alimentaire Territoriale» (PIRAT) crée en 2009 ou encore le Bol, une association créée en 2015 agissant pour la construction d’un système agro-alimentaire local, solidaire et écologique en région lyonnaise.
  • En 2013, les acteurs Lyonnais de l’alimentation se sont également mobilisés lors du lancement de l’appel à projet PTCE par Benoit Hamon alors Ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire et à la Consommation. Cela a été l’occasion de formaliser une envie de se regrouper et de coopérer.
  • Les financements européens ont permis de salarier temporairement une personne à mi-temps, dont la mission était d’animer le réseau, de créer des passerelles et de faire se rencontrer les acteurs de l’alimentation. Cela a été un travail de fond essentiel car la méconnaissance des acteurs entre eux représente une barrière au développement d’un système alimentaire durable.
  • Le CLAD travaille avec un groupe de chercheurs dans le cadre d’un programme de recherche-action sur la gouvernance territoriale dont les réflexions alimentent l’organisation et les actions du conseil (projet GouTer mis en oeuvre par l'International Urban Food Network)
  • La thématique de l’alimentation durable monte en puissance, le CLAD suscite l’attention d’autres villes et Lyon reçoit donc beaucoup de sollicitations.
  • La culture du circuit court ainsi que du manger sain et local est ancrée à Lyon où les initiatives foisonnent.

Domaines d’activités

  • Agriculture
  • Alimentation
  • Santé
  • Administration
  • Commerce

Ressources

  • Alimentaire
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Plus de 30 acteurs économiques locaux, issus pour l’essentiel de l’économie sociale et solidaire
  • Réseau AMAP Auvergne-Rhône-Alpes, ARDEAR et ADDEAR 69, Collectif Raccourci, GESRA, Le Passe-Jardins, GRAP, Restaurant coopératif le Court-Circuit, Associations : VRAC, Ondine, la Marmite Urbaine, La Cuisine Partagée, Terre d’or, la Maison des Semences du Rhône, les Compostiers, la Légumerie, Epiceries sociales et solidaires ou coopératives : la Passerelle d’Eau de Robec, de l’Autre Côté de la Rue, Prairial, Boulangerie d’insertion Pain et Partage, Structures de distribution de paniers en circuits courts : les Paniers des Vallons, Croc’Ethic, Arbralégumes, Alter-Conso


  • Le Bol
  • Le Bol est une association créée en 2015 et un pôle territorial de coopération économique sur l’alimentation. Ses actions opérationnelles sont complémentaires à l’action du CLAD. Il organise notamment chaque année la Fête des Récoltes à Lyon.
    http://www.lebol.org/


  • Métropole de Lyon
  • La métropole prépare en 2017 la mise en place d’un projet alimentaire territorial. La ville de Lyon est activement impliquée dans cette démarche en raison de l’axe politique fort qu’elle défend via le conseil, et bien sûr en raison de son poids dans la Métropole. Cette démarche, plus axée sur l’autonomie alimentaire et le quantitatif est complémentaire à celle de la ville de Lyon qui s’attache au qualitatif.


  • Organismes de recherche

Moyens techniques et méthodologies

Le CLAD soutient des initiatives agissant en faveur d’une alimentation locale, saine, accessible, et respectueuse de l’environnement :

  • Epiceries sociales et solidaires
  • Programme « Famille à alimentation positive »
  • Label Lyon ville équitable et durable (ce label ne concerne pas que l’alimentation mais 30% des labels ont été attribués dans ce secteur)
  • Jardins partagés
  • Fête des récoltes et autres projets du Bol
  • Incubateurs  
  • GRAP - Groupement Régional Alimentaire de Proximité
  • Plateforme web « Achat local Conso Rhône-Alpes » (créer un lien entre les producteurs et les acheteurs dans le cadre de la commande publique des restaurants scolaires)
  •  …

Le soutien prend la forme d’un bouquet de petits services : soutien matériel, relations presses, subventions,…

Son action est également orientée vers l’approvisionnement des cantines qui fait partie des compétences de la ville. 

  • Point de départ : plan d’action réalisé dans le cadre du programme URBACT II
  • Création d'une instance de gouvernance (CLAD)
  • Rédaction d’un plaidoyer
  • Actions de sensibilisation
  • Soutien à une diversité d’initiatives majoritairement dans le secteur de l'économie sociale  et solidaire 
  • Programme de recherche-action avec des chercheurs sur la gouvernance territoriale  

 

Moyens humains

Le conseil n’a pas de moyens ni de ressources humaines dédiés. Il fonctionne grâce à la mobilisation de l’adjointe à l’ESS et au développement durable et de son service.

Financeurs

  • Ville de Lyon
  • Budget propre de la ville de Lyon, le projet n’a pas de ligne budgétaire propre, les soutiens aux actions proviennent des fonds alloués à l’ESS


  • Union Européenne
  • Fonds FEDER dans le cadre du programme URBACT II


  • Fondations diverses
  • Exemple: financement du programme de recherche-action sur la gouvernance territoriale

Documents

Lien(s) web

 http://www.rhone-solidaires.org/dossier-special-alimentation-durable
 http://www.lebol.org/fete-des-recoltes/
 http://rtes.fr/Programme-URBACT-pour-l
 http://agriculture.gouv.fr/comment-construire-son-projet-alimentaire-territorial

Documents

  • Plaidoyer du Conseil Lyonnais de L’Alimentation Durable

  • Plan d'action - Urbact II - une alimentation durable pour tous sur le territoire lyonnais
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Auteur de la page

Antoine Limouzin

Modérateur

Vincent Jay

Chef de projets