La mise en place étape par étape de la filière circulaire du BTP sur Lyon

Un groupe d’acteurs engagés sur Lyon se structure afin de créer la filière circulaire du BTP en métropole.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Collectif BTP Lyon
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Périmètre : Grand Lyon
  • Localisation : Lyon
  • Date de début : juin 2019

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Recyclage
  • Approvisionnement durable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Eco-conception
Description

Globalement, le BTP est une filière très ciblée par le travail de réduction des déchets étant la plus productrice de déchets inertes. Différents porteurs de projet se sont emparés du sujet sur Lyon pour trouver une solution à cette problématique : Mineka, Bobi-réempoi, Neo-Eco, Re.source et Made in Past. Chacun d’entre eux s’est positionné sur un maillon différent de la chaîne, tous motivés à ajouter la brique manquante à cette filière. Ainsi, petit à petit, les questions de récupération, de dépose sélective, de transformation, de stockage et de persuasion sont adressées. Les différents gestionnaires de ces initiatives ont décidé de se rencontrer régulièrement. A travers, d’abord, des évènements organisés par des tiers, comme le 107, puis entre eux afin d’imaginer un collectif. Il reste cependant beaucoup de chemin à faire en particulier aux vues des volumes de matériaux à réemployer et de la taille des prestataires actuels.

 

Résultats qualitatifs et chiffres clés

  • Une réflexion globale : L’idée de la filière est de construire des bâtiments durables permettant de construire et reconstruire avec les mêmes matériaux. Cela nécessite alors de réfléchir les bâtiments en amont, organiser les chantiers de constructions pour l’accueil de ces matériaux, passer de la démolition à la déconstruction sélective et de garantir la qualité des matériaux.
  • Des expertises et des innovations : Mineka et Re.source proposent de l’assistance à maitrise d’ouvrage/maîtrise d’oeuvre en économie circulaire et des diagnostics ressources et Produits-Équipements-Matériaux-Déchets pour réfléchir à l’éco-conception du bâtiment dès l’amont du projet. Bobi-réemploi et Neo-eco réalisent des diagnostics de réutilisation sur les matériaux et le mobilier, transportent et stockent les matériaux d’un chantier à un autre et sensibilisent les chefs de chantiers. Made in Past participe à la déconstruction des bâtiments. Made in Past, Mineka et Bobi-réemploi réalisent aussi de la collecte, du stockage et de la redistribution des matériaux.
  • Réduction de l’extraction de matière : L’avantage principal est de réduire l’extraction de ressources et de réduire la pression sur les ressources naturelles et sur la biodiversité. Pour cela, les acteurs proposent aux promoteurs l’achat de matériaux de seconde main, garantissent leur qualité et accompagnent les chefs de chantiers à les utiliser ainsi qu’à prévoir le démontage en fin de vie de leurs bâtiments.
  • Diminution des transports de gravats : Les déchets du BTP représentent la plus grosse quantité de déchets produite en tonnage. Réduire drastiquement la quantité de gravats permet de réduire la quantité de transports nécessaires.
  • Sensibilisation des chefs de chantier : Les différents acteurs de la filière réalisent un travail quasi militant pour faire passer les maîtres de chantier et maîtres d’œuvre à une autre façon de construire.
  • 850 000 tonnes de déchets de BTP par an sur la métropole Lyonnaise
  • BTP : 1er émetteur de déchet
  • 25% de matériaux viables

Historique et perspectives de l’initiative

2016 : Création de Mineka

2017 : Arrivée de Neo-Eco sur Lyon

2018 : Création de Re.source

2018 : Création de bobi-réemploi

2018 : Création de Made in Past

2019 : Rencontre et début de travail en collectif

Facteurs d'accélération et freins

Freins :

  • Une différence de taille et de volume : Les entreprises aujourd’hui pionnières de l’économie circulaire n’ont pas encore les capacités de faire transiter les quantités de matériaux nécessaires aux chantiers lyonnais actuels. Entre les géants du BTP et les acteurs de l’économie circulaire, il manque des acteurs de taille intermédiaire.
  • Un manque de stockage : Le transit des matériaux ne peut pas se faire en flux tendu. En effet, le démontage d’un chantier ne correspond pas forcément à la construction d’un autre et il n’est pas systématique que les matériaux puissent rester sur place. Aussi, toutes les structures nécessitant du stockage pour traiter les matières se retrouvent à court d’espace de stockage sur Lyon. Le stockage permettrait aussi d’additionner les volumes et de répondre aux demandes des plus grosses structures. C’est également un moyen tampon dans la gestion du temps du projet. Cela permet de mieux coordonner les étapes de dépose vers celles de repose d’un chantier à un autre.
  • Un manque de ressources humaines : Le collectif n’a pas pu se formaliser officiellement aujourd’hui du fait d’un manque de temps de la part des différentes structures. Il serait aussi nécessaire d’avoir quelqu’un de réellement dédié à la dynamique de ce collectif afin de pouvoir agir concrètement en collaboration et avec un objectif commun.

 

Facteurs d’accélération :

  • Laboratoire d’économie circulaire et BTP du Cent-sept : En 2018, le Cent-sept a organisé un an d’ateliers dédiés au BTP et à l’économie circulaire dans un contexte d’acteurs déjà très dynamiques. Ces rencontres ont permis de motiver 5 acteurs (Mineka, Bobi-réempoi, Neo-Eco, Re.sources et Made in Past) à se regrouper en collectif.
  • Des complémentarités : Chaque acteur a su trouver sa place et les différentes structures ont un désir fort de collaboration. Elles réalisent d’ores-et-déjà des prestations en commun en fonction de la taille et des besoins des chantiers.
  • Raréfaction des ressources : La disparition de matières comme le sable et les crises impactant l’approvisionnement (COVID et guerre en Ukraine) créent une prise de conscience et un besoin de changement chez les promoteurs qui se tournent vers des gisements locaux de matières.
  • L’obligation à réaliser des diagnostics : Depuis quelques années, les promoteurs sont tenus de réaliser des diagnostics en amont des chantiers de déconstruction pour la réutilisation de certains matériaux.
  • La législation : Elle offre un contexte favorable au développement et à la normalisation de la pratique du réemploi. La législation récente propice est la « loi Anti-Gaspillage Économie Circulaire » de 2019 avec le Diagnostic Produits-Équipement-Matériaux-Déchets entré en vigueur à l’été 2021, la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) applicable en 2022, le RE 2020 ainsi que l’Analyse du Cycle de Vie dynamique entrée en vigueur à l’été 2021.

 

Domaines d’activités

  • Construction

Ressources

  • Minerais
  • Matériaux de construction
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Mineka

  • Re source

  • Bobi-réemploi

  • Neo-Eco

  • Made in Past

Moyens techniques et méthodologies

/

Le modèle économique :
Les acteur répondent surtout à des appels à projets en particulier pour de l’assistance à maitrise d’ouvrage et du démontage. Ils réalisent aussi respectivement des diagnostics et des formations pour les différents acteurs.

 

Les perspectives :

  • Vers une formalisation d’un collectif : Aujourd’hui, malgré les nombreuses collaborations, le collectif n’est pas formalisé. Cependant, les acteurs se rencontrent toujours régulièrement et réfléchissent à la création officielle du collectif.
  • Se faire connaitre et asseoir la filière : Bien que chaque acteur soit débordé de travail, il reste encore de nombreux chantiers à traiter. C’est une grande opportunité de développement pour la filière qui va continuer à se structurer avec l’entrée de nouveaux acteurs sur le territoire.

Moyens humains

5 entreprises, 12 porteurs de l’initiative

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Auteur de la page

Eléonore Guichard

Stagiaire

Modérateur

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