BAHOR Eco-couture, filière textile éco-responsable d’Ouzbékistan à Auvergne-Rhône-Alpes et association d’upcycling de couture pour sortir de la précarité sociale

L’association Bahor Eco-couture aide les femmes à sortir de la précarité sociale par la couture. Sa fondatrice accompagne aussi les industriels de la filière coton et soie d’Ouzbékistan à être plus vertueux.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Bahor Eco-couture
  • Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
  • Localisation : 6 Rue des Serpollières, 69008 Lyon
  • Date de début : janvier 2012

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Eco-conception
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Approvisionnement durable
Description

L’Ouzbékistan est le 3e producteur de soie et 5e producteur de coton. Navbakhor a grandi en travaillant dans les champs de coton et dans l’élevage de vers à soie de sa mère. Bien qu’elle ait réalisé une maitrise de littérature française, elle développera ses compétences dans le textile pour devenir Contrôleur qualité textile. En 2012, elle crée sa propre entreprise en France où elle utilise la soie Ouzbek et des tissus de seconde main.

Par la suite, elle s’installe dans le 8ème arrondissement de Lyon, un des quartiers les plus précaires et classé Quartier prioritaire de la Politique de la Ville (QPV). Après une première expérience en France en tant que jeune fille au pair à Saint-Didier-au-Mont-D’or, elle est frappée par le clivage entre ces deux mondes.

Ayant découvert les codes français et s’étant rendu compte de la nécessité de les maitriser pour s’intégrer et développer des projets en France, elle décide de créer une association basée sur des ateliers de couture afin de mettre en place une dynamique pour les femmes de son quartier.

Elle crée donc Bahor Eco-couture, association dédiée à l’accompagnement, à la montée en compétences et à la sortie de la précarité sociale par la production de vêtements et de linge issus de textile de seconde main et de soie ouzbek. En lien avec les femmes du territoire en tant qu’interprète turc-français, elle se rend compte du manque de savoir-faire lié au textile et met en place des formations pour celles-ci.

N'ayant pas réussi à avoir de soutien de la part des politiques locaux, elle décide de mettre cette activité en pause et de retourner en Ouzbékistan en 2022. L’Ouzbékistan est drastiquement frappé par des problématiques écologiques. La production de coton, en place depuis des années, est très gourmande en eau et le détournement des fleuves pour sa culture a asséché la mer d’Aral, la repoussant de 150km. Des montagnes de sel sont alors apparues, et le vent transporte celui-ci jusqu’aux villes, rongeant les bâtiments, dont des citadelles historiques. Navbakhor a passé 6 mois à rencontrer des agronomes pour évaluer l’état de la terre dévastée par la production de coton, puis elle a accompagné les entreprises industrielles du textile vers des pratiques plus vertueuses. Des responsables d’instances publiques d’Ouzbékistan lui ont alors proposé de développer la filière touristique. Elle a accepté en négociant, en échange, des activités de reboisement. Les forêts sont décimées du fait de la surproduction de bois de chauffage, la population n’ayant pas accès au gaz pour se chauffer.

En parallèle, Navbakhor tisse aussi le lien avec la région Auvergne-Rhône-Alpes pour aller vers une filière ouzbèke du coton et de la soie. La production en Ouzbékistan se fait déjà en conglomérat dans une même région avec la maitrise de la culture du coton et de la soie ainsi que de la teinture textile. Les entreprises anticipent en se mettant d’ores-et-déjà aux normes européennes.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

2020 – 17 employées et 40 000 masques et surblouses produits

Un groupe WhatsApp de 30 femmes impliquées dans les ateliers

3 femmes entrepreneures accompagnées en 2022 sur des entreprises d’upcycling textile

Ouzbékistan : 3e producteur de soie et 5e producteur de coton

90% du textile ouzbek est exporté vers la Russie aujourd’hui

Historique et perspectives de l’initiative

2007 : Arrivée en France de Navbakhor

2012 : Création de l’association Eco-couture

2020 : Production de 40 000 masques et surblouses

2022 : Création des liens France-Ouzbékistan

Aujourd’hui, de retour en France, Navbakhor se concentre sur le développement de cette filière mais souhaite voir le développement de son association. Elle cherche aujourd’hui de l’aide, avec notamment des services civiques et un spécialiste des appels à projets capable de faire le lien avec les différentes parties prenantes (dont les habitants).

Facteurs d'accélération et freins

Facteurs d’accélération :

  • Les connaissances de la filière textile et le réseau développé par Navbakhor
  • La volonté de l’Ouzbékistan d’avoir une production textile aux normes européennes

Freins :

  • Le manque de soutien des collectivités locales
  • Les manques de reconnaissance de l’accompagnement réalisé par l’association et de modèle économique de son action 

Domaines d’activités

  • Agriculture
  • Artisanat
  • Industrie
  • Commerce

Ressources

  • Textile
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Mission Entrée-Est
  • responsable des actions pour dynamiser les quartiers prioritaires de la politique de la ville à l’est de Lyon


  • EM Lyon
  • challenge du modèle économique du projet

Moyens techniques et méthodologies

L’association possède un atelier avec une salle de couture et des machines à coudre pour réaliser les ateliers.

Moyens humains

Ces réalisations ont permis à Navbakhor d’être salariée de l’association et ponctuellement d’engager une chargée de communication, une chargée de production, ainsi que des alternantes et d’autres personnes en renfort.

Financeurs

  • Fonds propres
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Auteur de la page

Oriane Marignier

Chargée de mission économie circulaire Pôle Innovation et Animation Territoriale

Modérateur

Oriane Marignier

Chargée de mission économie circulaire Pôle Innovation et Animation Territoriale