Les 7 recommandations de l'EASAC pour une circularité des emballages plastiques

Quebeccirculaire.org - Dernière modification le 26/03/2020 - 13:54
Les 7 recommandations de l'EASAC pour une circularité des emballages plastiques

Le dernier rapport de l'EASAC (Académie Européenne des Sciences) intitulé «Emballer les plastiques dans une économie circulaire» montre que des réformes fondamentales et systémiques sont nécessaires tout au long de la chaîne de valeur, afin de ralentir et d'inverser les dommages à l'environnement, à la biodiversité et, à terme, les risques pour la santé humaine.

«Nous ne remettons pas en question le rôle et les avantages essentiels des plastiques dans notre mode de vie. Mais l'avertissement de notre rapport n'est pas une dystopie de militants écologistes. C’est de la science. », annonce le Professeur Michael Norton des Académies Européennes des Sciences (EASAC). Ce rapport indique clairement que les mécanismes volontaires et les mécanismes du marché sont insuffisants pour résoudre le problème. Norton: «Les législateurs européens devraient adopter des règles et des incitations pour accélérer la transition vers une économie circulaire des déchets plastiques. Nous devons réutiliser les produits et emballages en plastique, améliorer considérablement notre recyclage et surtout veiller à ce qu'aucun déchet ne s'échappe dans l'environnement. » 

Le rapport des Académies montre clairement que miser sur la croissance n’est pas une option, notamment parce que le passage à de nombreux matériaux dits «bio» ou éco-responsables ne peut pas non plus être justifié pour des raisons de ressources ou d’environnement. «Ils peuvent induire les consommateurs en erreur en créant une fausse image de durabilité et risquent ainsi de prolonger la mentalité de jetable d'aujourd'hui.»

C'est la première fois que les principaux scientifiques des académies nationales des sciences de 28 pays européens unissent leurs efforts pour approfondir l'ensemble de la chaîne de valeur des plastiques. Sur la base de leurs conclusions, les scientifiques de l'EASAC émettent les sept recommandations ci-jointes aux décideurs politiques européens sur la manière de transformer le système.

  • Interdire l'exportation de déchets plastique

Les déchets plastiques Européens sont aujourd'hui majoritairement exportés et il est très difficile d'assurer que ceux-ci soient réellement recyclés à l'étranger et qu'ils ne finissent pas dans la nature.

  • Définir un objectifs de zéro déchet plastique à l'enfouissement, notamment par la diminution de consommation de plastique à usage unique

L'EASAC demande à la Commission Européenne d'intégrer un objectif de zéro déchet plastique pour les zones d'enfouissement en parallèle à ses stratégies de circularité.

  • Élargir la responsabilitié du producteur

"L'Europe doit appliquer d'ambitieuses redevances de responsabilité élargie aux producteurs d'emballages en plastique de gros volume. Le système devrait inclure des réductions d'impôt pertinentes pour les plastiques recyclés, obligeant ainsi à concevoir des choix axés sur la recyclabilité", a déclaré le professeur Gaetano Guerra de l'Académie italienne des sciences.

  • Renforcer la labellisation des alternatives biologiques au plastique et éduquer les consommateurs sur leur impact environnemental

«Bio» n’équivaut pas à une réduction de l’impact sur l’environnement, car les matières premières alternatives aux combustibles fossiles peuvent être associées à des émissions élevées de gaz à effet de serre, à la concurrence des terres pour les produire ou à un changement d’utilisation des terres. «Aujourd'hui, les consommateurs sont souvent induits en erreur, notamment par la diversité actuelle des systèmes d'étiquetage. Nous avons besoin d'un système d'étiquetage européen obligatoire et uniforme lié à la recyclabilité réelle plutôt que théorique », explique le Dr Attila Varga de l'Académie hongroise des sciences.

  • Améliorer les technologies de recyclage et de retraitement

«Nous avons besoin d'une hiérarchie claire dans le recyclage: le recyclage en boucle fermée, c'est-à-dire le recyclage pour une utilisation dans le même produit, caractérisé par le recyclage des bouteilles PET en bouteilles PET doit venir en premier, tandis que la récupération d'énergie devrait être un dernier recours après que de meilleures options telles que le recyclage pour une utilisation dans un autre produit et le recyclage moléculaire aient été épuisés », conclut Norton.

  • Limiter les additifs et les types de résine pour améliorer la recyclabilité

Le rapport constate que la viabilité technique et économique du recyclage serait grandement facilitée en réduisant l'utilisation d'additifs parfois même toxiques et en simplifiant le nombre de polymères pouvant être utilisés pour des applications spécifiques, par exemple dans des applications à grand volume aux polymères facilement recyclables comme PET et PE.

  • Régulation des prix et quota minimums de produits recyclés

L'approvisionnement en plastique vierge est trop accessible comparé à l'approvisionnement en plastique recyclé, et ce parce que les externalités et les coûts environnementaux ne sont pas pris en compte. Une taxe sur les plastiques est donc demandée ainsi qu'un quota minimum de contenu recyclé.

Cliquez ici pour lire le rapport dans son intégralité.

Source: EASAC

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Auteur de la page

Lou Tamaehu-Plovier