Une approche de l’économie circulaire open source

Une approche de l’économie circulaire open source

Extrait de l'article de XAVIER COADIC publié initialement le 12 juin 2017 sur Circulatenews.org (licence Creative Commons BY SA 4.0). C'est donc l'auteur qui s'exprime à la première personne du singulier.

L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE OPEN SOURCE EN FRANCE

Il  n’y a pas assez de 5 années de travail, de collaboration, d’exploration pour bien maîtriser un sujet aussi important que celui de l’économie circulaire, et des enjeux de l’open source dans les changements de paradigmes sociétaux. Cependant, je vais essayer rendre compte d’initiatives concordantes ayant des implications au-delà de  la France elle-même.

Des FabLabs, aux jeunes pousses (associations ou entreprises), en passant par la start-up mania, la loi de transition énergétique de 2015 jusqu’ à la naissance de l’agence française de biodiversité en janvier 2016, j’ai pu être acteur ou témoin privilégié de évolutions récentes dans différentes villes françaises et secteurs d’activités.

Alors depuis la création d’un « biomimicry hacklab » à Rennes en 2013 puis un tour de Bretagne des Laboratoire citoyens, un tour de France en 2016 des lieux ouverts et open source de l’innovation et un passage comme intervenant à la Biennale internationale du Design de St Étienne en 2017 sur l’exposition Tiers-lieux dans la mutation du travail, j’ai fait quelques petits pas et appris à pratiquer une philosophie. J’honore la loi des deux pieds, ou loi de la mobilité : « Si vous n’êtes ni en train d’apprendre, ni de contribuer, passez à autre chose ! »

Une transformation naissante 

En France, l’économie circulaire est définie autour de 7 axes principaux :

(1)  L’éco-conception & management environnemental ; (2) L’échange de ressources secondaires entre entreprises (l’écologie ou la symbiose industrielle) ; (3) L’économie de fonctionnalité peu génératrice de déchets, et plus largement les business modèles innovants ; (4) Le réemploi ; (5) La réparation ; (6) La réutilisation ; (7) Le recyclage.

Le réinvestissement dans le capital naturel est encore un point trop rarement traité et considéré dans l’Hexagone. Ce qui pose un problème systémique d’ampleur. Ce qui est en jeu, c’est la culture de la collaboration comme levier de résilience face aux changements climatiques et à l’urgence écologique.

L’influence de l’Institut de l’Economie Circulaire, crée en février 2013, et la récente loi d’août 2015 sur la transition énergétique renforcent cette orientation nationale, qui prend acte de l’importance d’intégrer la circularité aux stratégies de modernisation de l’économie.

Cependant les  initiatives actuelles sont en majorité centrées sur le déchet. Les actions institutionnelles, associatives ou d’entreprises fleurissent sur le recyclage et parfois la réutilisation. La réparation et le réemploi venant de temps en temps compléter le panel de réponses dans la chaîne des acteurs.

Ce focus sur la fin de vie des produits et matériaux n’est pas un mal en soi, mais la boucle du recyclage n’est pas la plus intéressante du point vu environnemental et économique. Et l’économie circulaire va bien au-delà de ces simples considérations. D’ailleurs, l’histoire sociale du déchet est assez contemporaine et révélatrice d’une pensée hémiplégique qui engendre boiterie logique – pour paraphraser Boris Cyruklnik

Un modèle ouvert permet d’accélérer cette transformation naissante et de valoriser les boucles les plus intéressantes en les rendant lisibles et intelligibles. Un tel modèle s’appuie sur :

  • L’ouverture des données sur le cycle de vie des produits et services
  • L’accessibilité des codes et plans des produits et services
  • La documentation des pratiques et des expériences
  • La publication des résultats

Cela mène ainsi à une économie circulaire open source basée sur des licences adaptées, qui permettent transparence et partage tout en protégeant le travail de chacun. L’intérêt pour l’open source est renforcé par plusieurs facteurs qui peuvent être choisis indépendamment ou conjugués ensemble :

  • Le coût raisonné de production d’une solution développée par une grande communauté (crowdsourcing)
  • L’essaimage rapide de la solution et des technologies associées
  • Les grandes possibilités d’amélioration de la solution par apport de contributions multiples
  • La transparence de la solution et du modèle de création
  • La création d’une communauté d’acteurs / ambassadeurs de la solution
  • Un feedback utilisateur / concepteur immédiat
  • L’opportunité d’une gouvernance adaptée au monde actuel et de demain

Voici quelques exemples de licences liées aux modèle open source:

L’origine de l’open source provient des années 1960 avec les premiers ordinateurs. Cette révolution des pratiques, liée au développement de l’informatique, qui a donné naissance à des réussites comme Wikipédia, Androïd ou encore Arduino plus récemment, est une formidable opportunité de développement pour l’économie circulaire en France et partout dans le monde. Avec environ 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2016 uniquement pour le logiciel et une croissance annuelle de 15%, le marché de l’open source est un géant économique et pas seulement une lubie de garage. En atteste cet article du Journal du Net consacré au Paris Open Source Summit, où j’avais d’ailleurs présenté le biomimétisme comme modèle de base de ville intelligente et vivante – une ville dans laquelle l’optimisation des flux de matières d’informations et d’énergies pose les bases d’une circularité qui dépasse la conception actuelle de économie circulaire en France.

(...)

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NDLR (mise à jour du 26/11/2020) : L'article n'est plus disponible sur sa souce initiale Circulatenews, le lien ci-dessus vous permet d'en poursuivre la lecture sur son archive via web.archive.org. Merci à Xavier Coadic de nous avoir indiqué cette alternative)

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Auteur de la page

Vincent Jay

Chef de projets

Modérateur

VincentJ CIRIDD

Chef de projets - CIRIDD