[Focus montagne] Repenser collectivement le modèle des stations

Mountain Riders est une association d’éducation au développement durable née en 2001 et représentée dans tous les massifs français. Pour emmener les territoires vers des changements sociaux, économiques et environnementaux, l’association mobilise les parties prenantes et mise sur le faire ensemble. Elle est notamment à l’origine du label Flocon Vert créé en 2013.

 

 

 

L’angle d’attaque de Mountain Riders est l’adaptation au changement climatique, ce qui nécessite un travail de fond pour repenser le modèle économique, écologique et social des stations de montagne. On retrouve derrière cet enjeu des questions telles que l’organisation des transports, la diversification des activités touristiques, la gestion des ressources en eau et la gestion de l’énergie.

 

 

 

La gouvernance est un élément central. La clef de voûte de la transition est la capacité à se mettre en ordre de marche collectif autour d’une stratégie de destination touristique. C’est dans ce sens là que Flocon Vert accompagne les acteurs. Ce faire ensemble 

implique de revoir ses postures professionnelles individuelles et d’aller dans le même sens. La question politique est ici sous-jacente, la façon dont est gouverné le territoire est interrogée. La force réside dans la mise en mouvement collective et l’énergie de chacun. Aujourd’hui on n’utilise pas assez cette énergie dans les processus de décisions. 

 

 

 

Flocon Vert est avant tout une démarche d’accompagnement au changement, valorisable par l’attribution d’un label. C’est un outil de mise en mouvement d’une économie circulaire territoriale et touristique. Le cahier des charges comporte 128 indicateurs réunis autour de quatre piliers qui engagent les territoires dans une démarche d’amélioration continue sur trois ans, avec des seuils de progression déterminés sur les indicateurs. La démarche pousse à s’interroger collectivement sur la vision du tourisme et la vision du territoire pour le futur. Les territoires sont ainsi invités à imaginer et engager la transition écologique et économique. En effet, les modèles d’aujourd’hui ne fonctionneront plus demain. Il est nécessaire d’explorer comment les stations peuvent évoluer autrement. Les leviers activables par les stations sont variés. Chamrousse (38) a par exemple mis en place une collecte de ski pour les recycler, Châtel (74) a mis l’accent sur l’agriculture et le pastoralisme pensés en relation avec le tourisme, la Vallée de Chamonix Mont-blanc a quant à elle développé le transport comme un axe fort…

 

• Gouvernance  & Destination
• Économie locale
• Social & culturel
• Ressources  naturelles & écologie

http://www.flocon-vert.org/

 

 

 

 

 

 

 

En 2018, 39 tonnes ont été collectées par 6 500 volontaires au cours de 35 ramassages. Au-delà de ramasser et de pouvoir recycler des déchets, ces journées ont un rôle symbolique. Elles sont au service d’un travail éducatif pour la réduction à la source des déchets. Mountain Riders souhaite aller plus loin sur le zéro déchet en montagne. C’est un gros chantier en perspective.

 

 

 

De façon caricaturale, on peut dire qu’il y a 20 ans le changement climatique n’existait pas, les acteurs étaient dans le déni. Aujourd’hui la prise de conscience est acquise et il faut désormais accompagner le changement.  Les élus de montagne sont dans une position particulière. Ils sont à la tête d’entreprises du tourisme et au cœur de nombreux intérêts qu’ils doivent concilier. Or, les petits pas ne suffisent pas. Il existe un réel besoin de sensibilisation, de transformation des modèles, d’accompagner des actions concrètes et de les faire durer dans le temps. Les dispositifs et outils réglementaires tels que les SCOT, les PLU, les Plans Climat… contribuent à formaliser et structurer les actions afin de les pérenniser. Ils apportent des financements et des moyens humains, éléments essentiels de l’engagement des territoires.

 

 

Les destinations touristiques sont des lieux formidables pour passer des messages car les gens sont disponibles et ils vivent des expériences, dont la reconnexion à la nature. Quelle que soit la pratique, cela peut nourrir ou initier une démarche de changement de comportement. La montagne est de plus un endroit où l’on perçoit concrètement le changement climatique.