Bâtiments et quartiers résilients

Bâtiments et quartiers résilients

Depuis l’ère industrielle il est entendu que l’un des principaux attrait d’un logement est son emplacement. Être proche d’une rue commerçante ou d’un centre-ville, d’un axe de communication ou de transports en commun, est source de facilité quotidienne. 

L’arrivée massif du digital a ouvert de nouvelles possibilités d’envisager les usages et en quelques années de nouveaux services sont apparus dans tous les domaines d’activité (achat en ligne, location courte durée, chauffeur privé, réseaux sociaux …) redessinant notre façon d’interagir, de consommer, et dont on se passerait difficilement.

Même si le cycle de vie du bâtiment est très long, son usage est lui aussi bouleversé par le digital. Aujourd’hui un habitant souhaite connaitre à chaque instant sa consommation d’énergie ainsi que pouvoir changer la consigne de température à distance, exactement de la même façon dont il pilote son enceinte connectée depuis son smartphone.

Les bailleurs ont compris ce nouveau besoin, la plupart des programmes immobiliers disposent d’une composante « smart » dans les nouvelles offres. C’est d’ailleurs dans cet objectif que la Smart Buildings Alliance a créé le label R2S, valorisant les bâtiments capables de garantir connectivité, nouveaux services immobiliers, tout en protégeant les données utilisateurs et en anticipant l’évolutivité et la maintenance.

La crise sanitaire que nous traversons actuellement confine chacun chez soi. Ce que l’on attend d’un bâtiment en premier lieu, ce n’est plus son emplacement stratégique. En plus de nous protéger des éléments extérieurs, il doit être un espace multi-usages dans lequel il est possible de vivre en famille pendant une longue période, de se nourrir et se soigner, de travailler à distance, de se distraire et se cultiver grâce entre autre aux services digitaux.

Si les flux IP apportent télétravail en haut débit, qu’en est-il au moment de passer à table ? Nos sociétés modernes, organisées autour de performances effrénés, d’échanges mondialisés, ont créé en moins de 50 ans une dépendance sans précédente où les services ont fusionné et déménagé pour plus de rentabilité, les productions vitales tel que le la nourriture auparavant locales, sont actuellement délivrées à travers des chaines d’approvisionnements complexes, interdépendantes, en flux tendus et donc fragiles en temps de crise. 

Afin d’envisager un avenir apaisé, il me semble nécessaire, plus que jamais, de changer de paradigme et de concevoir dès aujourd’hui des bâtiments résilients, qui en plus de protéger l’habitant avec son toit, puissent lui garantir eau, énergie et nourriture. Cela est techniquement réalisable, mais il nous fait auparavant changer notre logiciel d’apprentissage de ce que doit être un bâtiment, puis de sa conception et sa réalisation. Avant de bétonner, nous devons nous interroger sur les usages, proposer des réponses aux risques à venir, mettre en œuvre les conditions pour l’autonomie micro locale des besoins vitaux, questionner les solutions technologiques.

Redonner du bon sens, s’éloigner des dogmes pré pensés, sortir des silos et des raisonnements simplifiés, passer à l’action et co-créer les bâtiments et quartiers qui permettrons sérénité et partage, pour nous et les prochaines générations, sont, me semble-t-il, l’une des briques qui impactera positivement et durablement l’avenir, face aux crises climatiques, sanitaires et économiques.

Sébastien Bergin

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